Montréal est la ville la plus
bilingue au Canada, et en plus la ville la plus
trilingue au Canada avec, à compter de 2006,
18.4% de ses citoyens qui signalent qu'ils parlent au moins trois langues. J'ose même à dire que Montréal est la ville nord-américain avec le taux le plus élevé de citoyens trilingue. Ceçi est parce que je ne peux pas trouver une ville américaine ou mexicaine où: 1) deux langues (très probablement l'anglais et l'espagnol) sont très répandus
et 2) une grosse quantité d'immigrants des pays non-hispaniques habite et parle anglais ainsi que l'espagnole. Aux É-U, il y a surement beaucoup de villes, notamment New York et les villes du sud où parfois on entend plus souvent l'espagnol que l'anglais, qui ont un population très bilingue, mais le titre de la ville la plus trilingue devrait appartenir à Montréal. Mais ça c'est juste en Amérique du Nord... très probable qu'une ville africaine, européen, ou asiatique gagnerait le titre mondial.
À Montréal, on rencontre souvent des latinos, arabes, asiatiques, italiens, portugais, haïtiens (et si vous ne croyez pas que le créole haïtien est sa propre langue, expliquez-moi qu'est-ce que le chauffeur dit quand il parle sur son radio la prochaine fois que vous prenez un taxi ici) et d'autres groupes d'immigrants qui sont à l'aise de s'exprimer en anglais et français, en plus de leurs langues maternelles. Ici, c'est un question de la nécessité de communiquer avec les deux cultures linguistiques, l'anglo-canadienne et la franco-canadienne, qui forment la base de la population de Montréal.
Mais il existe un autre type de personne dans le monde linguistique: le polyglotte. Je compte parmi mes amis quelques uns qui parlent couramment quatre ou cinq langues. C'est impressionnant, mais je veux parler des gens qui parlent encore plus de langues que ça. Le pape Jean-Paul II, par exemple, parlait polonais, espagnol, anglais, allemand, italien, français, latin, croate, russe et portugais. Ça c'est 10 langues, malgré que toutes sont écrites avec l'alphabet latin sauf le russe. Wikipédia donne une liste de quelques célèbres
«hyper-polyglottes», dont Georges Dumézil, qui a maintenu qu'il parlait une bonne trentaine de langues. Quand les gens atteignent ce niveau de variété et de profondeur dans leur compréhension linguistique, on se demande comment ils ont fait pour arriver à ce point-là, et comment ils font pour entretenir leurs capacités. Pour répondre à ce question, je voudrais partager un vidéoclip d'un polyglotte américain, Alexander Arguelles, un homme tellement académique et autodiscipliné que ça va vous faire peur, qui nous raconte son «work-out» qu'il fait à chaque jour, son entrainement linguistique quotidien (en anglais)...